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30
Mai au 20 Juin |
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9
au 21 Mai 2006 |
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à
venir ! |
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Le mot du Président
"Le comité Saint Germain
des Prés a pour objet de sauvegarder et de promouvoir les
traditions multiples, en particulier culturelles, qui ont fait
le prestige de ce quartier, tant au plan national qu'international.
Il ne s'agit ni d'un groupement de défense, ni d'une association
à caractère corporatiste, encore moins d'une entreprise
nostalgique ou passéiste."
Jacques MATHIVAT
Président du Comité Saint Germain des Prés
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4ème
édition du parcours Saint-Germain-des-Près
Du 30 mai au 20 juin 2006
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Depuis toujours le Parcours Saint-Germain-des-Prés
s'est attaché à transformer les lieux mythiques
du quartier à travers une production exclusive
d'oeuvres d'artistes.
Aujourd'hui, prenant le parti pris d'exprimer tout l'univers
du parfum, il nous entraîne vers des expériences
sensorielles à la frontière du réel
et de l'imaginaire. Ainsi, chaque artiste, dans chacun
des lieux choisis, nous emmène sur le sillage de
son fantasme olfactif pour une promenade jubilatoire dans
les rues de Saint-Germain-des-Prés. Le café
de Flore devient flacon, la pâtisserie Mulot, une
parfumerie gourmande
Le promeneur déambule
sur un chemin balisé dans tous les endroits cultes
qui offrent leurs espaces aux plasticiens et à
l'insensé de leur inspiration. Si le parfum procure
des plaisirs immédiats, sa création demande
du temps et de la technicité, c'est donc à
l'initiative d'Anne-Pierre d'Albis, commissaire d'exposition
depuis les débuts du Parcours Saint-Germain, que
13 artistes ont eu l'opportunité de travailler
à l'élaboration "d'un jus" avec
les parfumeurs-créateurs, les Nez, de la société
Quest International. Au-delà de cette association
entre compositeurs d'odeur et plasticiens, la représentation
esthétique et visuelle de tout cet imaginaire subjectif,
prend forme. Les maisons les plus prestigieuses dans l'art
du flaconnage telles que Baccarat, Faenza, Lalique, la
Fondation d'entreprise Bernardaud, la Manufacture Nationale
de Sèvres, participent à l'élaboration
de "flacons" enveloppant l'idée du parfum.
Soudain le transparent paraît, les sens s'unissent,
plongeant le visiteur dans un spectacle odorant présenté
dans la Chapelle de l'Ecole Nationale Supérieure
des Beaux-Arts de Paris. Belle ou laide qu'importe! L'essence
raconte une intention artistique, comme cette odeur de
larmes imaginée par Louise Turner pour Jean-Michel
Othoniel ou encore ce parfum de lumière élaboré
par Gilles Romey à partir d'une idée de
Christian Biecher
Alors que l'odeur surgit de la
rencontre de quelques molécules, c'est à
la croisée de tous ces talents réunis que
l'on voit apparaître des émotions neuves
entre sensations et perceptions. Le maître mot de
cette manifestation : sentir et ressentir.
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Chapelle de l'Ecole
Nationale Supérieure des Beaux-Arts
Exposition inédite sous forme de Parcours
olfactif
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PARFUM
EIGHTBALL
Stéphane Calais - Sébastien Lienhart
Depuis longtemps l'artiste Stéphane Calais s'interroge
sur le jeu d'appropriation d'une culture par rapport à
une autre et à l'interprétation qu'en fait
l'histoire de l'art. C'est donc à la lumière
de cette démarche qu'il pense son parfum, préférant
créer l'objet avant d'en définir l'essence.
Il réunit tête-bêche deux encensoirs
de forme traditionnelle chinoise à la facture industrielle
pour y apposer un motif floral en forme de 8 et soumettre
ainsi l'hybride "flacon" à l'imaginaire
de son parfumeur Sébastien Lienhart pour qui chaque
instant se doit d'être une source d'inspiration.
Le résultat, un malin mélange de sacré
et de pacotille pour un exotisme de seconde main drainé
çà et là au détour d'un marché
de rue populaire. Le parfum est un langage qui s'imprègne
de la culture de celui qui le sent, Stéphane Calais
choisit d'en rejouer les donnes avec Eightball qui est
aussi la dernière boule noire du billard
celle qui reste.
PARFUM DE LA
LUMIÈRE
Christian Biecher - Gilles Romey - Ceramiche Antonietta
Mazzotti, Faenza
Architecte designer, Christian Biecher s'interroge sur
l'aspect mémorable du parfum et conçoit
la mémoire comme une forme de lumière qui
éclaire notre vie. Profitant de cet exercice pour
passer du matériel à l'immatériel,
il soumet tout le ressenti au souvenir d'une lumière
à la sensibilité du parfumeur Gilles Romey,
dont l'essentiel du travail se résume à
établir un pont entre l'émotion et l'instinct.
C'est alors que nourrie d'exemples concrets et figuratifs,
l'odeur reste pourtant abstraite et légère
comme une émotion à la tombée du
jour. Cependant
manipulateur d'espaces et de matières, Christian
Biecher a choisi d'encapsuler l'odeur et la lumière
à l'intérieur de deux demi-sphères
en faïence de Faenza pour créer un diffuseur
hors du commun qui ne fait lui, aucune référence
à la mémoire. Ainsi, il transporte le parfum
vers le futur.
PARFUM
SYN
Patrick Jouin - Christel Bergoin - société
Matérialise
Patrick Jouin est un designer qui s'attache à créer
des objets simples aux formes lisibles et arrondies, pour
mettre en avant l'expression de leur fonctionnalité.
Pour lui le but du parfum et de l'objet est synthétique,
c'est donc à partir de ce constat qu'il veut élaborer
l'essence et son apparence. Utilisant un procédé
unique au monde, il transforme via la société
belge Matérialise, une ébauche sous forme
de fichier virtuel pour créer un objet tridimensionnel,
sur lequel la main de l'homme
n'intervient jamais. Patrick Jouin étend cette
conception au brief del'odeur avec le parfumeur Christel
Bergoin à qui il demande de construire un parfum,
qui utilise seulement des molécules de synthèses
pour ainsi obtenir une eau pleine de facettes, sans repères,
difficile à identifier. Pourtant, le résultat
de ce travail montre en fait, qu'à travers ces
deux techniques, que ce soit sur la forme ou le parfum,
on retrouve
des choses très végétales, très
proche de l'esthétique et des odeurs de la nature.
Comme la conséquence inévitable du retour
au naturel et à tout son imaginaire.
PARFUM
DE LARME
Jean-Michel Othoniel - Louise Turner - Baccarat
Parfum de Larme est un projet qui fait suite aux nombreuses
oeuvres de Jean-Michel Othoniel sur le thème des
larmes telle sa grande installation Lagrimas présentée
à la fondation Cartier en 2003 ou encore la série
Bottles of tears exposée à Bâle en
2004. Des oeuvres qui mettent en scène des récipients
remplis de larmes où flottent des objets évoquant
le monde passionné de l'artiste. C'est donc sur
ce thème que l'artiste a entraîné
son parfumeur, Louise Turner. Une jeune Anglaise qui apprécie
justement dans le parfum cette absence de limite qui nous
fait passer aisément du rationnel à l'irrationnel.
Ensemble ils élaborent un parfum organique, abstrait
et fluide qui fait appel au souvenir de l'intime et que
l'artiste stigmatise en une larme unique capturée
dans un bloc de cristal Baccarat. Cette petite sculpture
éditée en trois exemplaires d'exceptions
s'inspire également des bains d'yeux, ces petits
verres destinés à laver les yeux dont Jean-Michel
Othoniel possède une collection de plus de 400
versions. Prisonnière du cristal dans sa forme
la plus pure, la larme trouve ici toute sa dimension abstraite
de par sa limpidité et son essence. C'est une larme
sacralisée que chacun peut investir de ses joies
et de ses peines comme un souvenir que l'on porte avec
fierté.
PARFUM ENTRE CHIEN ET LOUP
Olivier Chabaud et Laurent Lévèque
- Alexandra Kosinski, Fondation d'entreprise Bernardaud
Les objets créés par Olivier Chabaud et
Laurent Lévèque se veulent discrets, leurs
formes épurées, sensibles et évidentes.
Le regard glisse puis perçoit au-delà de
l'harmonie comme une incandescence, une énergie
contenue. De leur formation d'architecte découle
cette importance accordée à la lumière.
Pour ces deux designers, la collaboration avec l'audacieuse
fondation Bernardaud leur a permis de travailler
cette diffraction d'ondes lumineuses sur une surface de
biscuit en porcelaine non émaillée, délicate
et translucide telle une peau sensible. Leur conception
s'applique à recréer un instant de fin de
nuit blanche, entre chien et loup, quand les sensations
se perdent, la vision se trouble, les odeurs se dédoublent.
Le parfum ainsi élaboré avec l'aide du parfumeur
Alexandra Kosinski se compose autour de ce moment frais,
légèrement âpre, un souvenir de ville
qui s'éveille, le goût minéral du
pavé mouillé. Pas de flacon, juste un volume
imprégné de la fragrance évaporée,
un moirage de porcelaine qui ne se fige pas afin de laisser
l'oeil errer au hasard d'effets cinétiques et hallucinatoires.
PARFUM DE SCOTCH LAPHROIAG
Pae White - Frédérique Lecoeur - Fondation
d'entreprise Bernardaud
Dans son travail, l'artiste américaine Pae White,
pose la question de l'espace et de sa perception au travers
de sculptures spatiales. Elle fait également références
aux effets de surface, réelles et illusoires pour
tromper les sens. Par exemple, dans son installation Metafoil,
l'oeil reconnaît le relief d'une feuille d'aluminium
froissé, tandis que l'oeuvre reste lisse. C'est
donc sur le thème du tactile et de l'illusoire,
qu'elle s'applique à évoquer l'instant d'un
couple et de sa rencontre. Réalisé par la
fondation Bernardaud, Pae White intervient sur un très
beau flacon de porcelaine en apposant l'empreinte fine,
douce et peu profonde d'une main de femme et celle, plus
forte, grande et virile d'une main d'homme. De cette narration
à travers l'objet, fait écho un parfum de
Scotch Laphroig composé par le parfumeur Frédérique
Lecoeur. Comme l'illusion de plus, à cette rencontre
fictive, l'odorat agit tel une image supplémentaire.
Derrière tous ces indices, l'artiste semble vouloir
laisser le spectateur imaginer. Il devient le détective
de ses propres fantasmes.
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PARFUM
DE VOITURE NEUVE, VOITURE A9
Leandro Erlich - Pierre Nuyens - Ceramiche Antonietta
Mazzotti, Faenza
Depuis 1995 Leandro Erlich réalise des projets
qui mettent en abyme notre sens de la perception par l'intermédiaire
d'environnements issus de notre réalité
quotidienne : Ascensor (1995), La Pileta (1998), Tourism
(2000)
Fidèle à cette notion de réelle
apparence ou de réalité apparente, l'artiste
s'intéresse ici au suggestif du parfum et se sert
de l'odeur pour provoquer une expérience paradoxale.
À partir de la voiture neuve, il conduit le parfumeur
Pierre Nuyens sur des notes de plastiques et cuirs de
luxes pour décrire cet instant jubilatoire où
l'on prend possession d'un objet neuf. L'esprit ainsi
euphorisé, l'olfactif se confronte au visuel :
deux voitures miniatures, de marque et d'aspect
populaire, réalisées en faïence de
Faenza qui s'emboîtent comme des reflets croisés.
À l'ostentatoire de l'odeur vient contredire le
choix d'un véhicule commun. Le spectateur est alors
invité à douter de tous ses sens.
PARFUM ODORE DI FEMMINA
Johan Creten - Françoise Caron - Manufacture
Nationale de Sèvres
À travers le buste Odore di Femina, réalisé
en biscuit pastillé en pâte nouvelle par
la Manufacture Nationale de Sèvres, Johan Creten
poursuit une série inaugurée en 1986 dont
le titre fait référence au Don Giovanni
de Mozart. À ce torse féminin, grandeur
nature couvert de pétales rosacés, fragiles,
acérés où fusionnent le végétal
et l'humain, seul manquait une odeur. Cette "Odore
di Femmina" que décrit Don Giovanni et que
l'artiste détermine comme le terrible appât
de la femme qui soumet l'homme à sa grande vulnérabilité.
C'est donc dans l'ivresse de cet imaginaire lyrique que
Johan Creten plonge Françoise aron,
une femme parfumeur passionnée par les compositions
transparentes. Ensemble, ils racontent une féminité
tabou dont l'odeur métallique du sang agit comme
une arme irrésistible et transcendante. Un élixir
de vie et de mort.
PARFUM ENTRE TOI ET MOI
Jean-Luc Vilmouth - Jean-Pascal Osmont - Lalique
Pour Jean-Luc Vilmouth, la nature fait partie intégrante
de son expression artistique. Comme une réconciliation
avec l'essentiel, son travail laisse entrevoir une possible
collaboration avec la nature. D'une rencontre avec un
cèdre Yaku de 3000 ans, situé sur une île
de
la région Yakushima au sud du Japon, il imagine
un dialogue entre l'arbre et lui. À travers cet
entretien, l'artiste donne la parole au cèdre et
s'interroge sur le savoir de cette trace vivante de notre
histoire. À cette présence correspond une
odeur, qu'il définit avec le parfumeur
Jean-Paul Osmont, comme l'essence d'une sagesse, d'un
microcosme, empreint d'humidité, de racines et
d'insectes. Mis à nu dans toute la transparence
d'un flacon Lalique, le jus porte la connaissance comme
il porte un morceau du bois d'origine avec une légèreté
complice. De l'ancien au nouveau, du libre à l'enraciné,
du constant à l'éphémère,
de l'homme à la nature, Jean-Luc Vilmouth traduit
ici le parfum de toutes les rencontres, de tous les échanges.
BURNING
DESIRE
Robert Stadler - Calice Becker - Fondation d'entreprise
Bernardaud
Aux frontières de l'art et du design, Robert Stadler,
co-fondateur des Radi Designers, curieux de se réapproprier
un espace de recherche libre et personnel, décide
en 2000 de développer son travail en solo, en parallèle
à son activité au sein du groupe. Il interroge
le statut de
l'objet, oeuvre ou produit, ainsi que la limite entre
préciosité et modicité, sérieux
et absurde. Aujourd'hui à travers ce projet, Robert
Stadler tente de construire une véritable narration
entre l'objet et l'odeur. Il imagine une moulure en porcelaine
non émaillée, fabriquée par la fondation
Bernardaud pour diffuser l'odeur. À chaque fragrance
correspond une image, ici Robert Stadler choisit de détruire
l'habitacle avec l'odeur d'un intérieur brûlé
qu'il réalise grâce au talent duparfumeur
Calice Becker. La moulure en porcelaine devient un écrin
dans lequel sont cachées des granules, parfumables
au gré de ses envies. Une expérience olfactive
réaliste, qui tend à prouver comment
les sens nous donnent la connaissance du monde extérieur.
PARFUM
DE SAKURA
Kimiko Yoshida - Jacques Huclier - maître
verrier
Artiste japonaise, Kimiko Yoshida vit en France, mais
imagine d'où elle vient. Son travail axé
sur l'autoportrait, fixe l'image d'une quête infinie
d'identité. Mariée un jour, Geisha un autre
elle se cherche, sans jamais vraiment être celle
qu'elle montre. Sur ce thème de l'odeur, qui
correspond aux significations d'évanescence et
d'intégralité, de dispersion et de révélation
auquelles elle associe son art, Kimiko Yoshida propose
une narration autour de la fleur de cerisier (Sakura),
l'emblème de l'empereur du Japon. Au côté
du parfumeur Jacques Huclier, qui aime les notes sensuelles,
elle tente d'exprimer la fragrance insaisissable du printemps
de Tokyo.
Elle choisit un flacon, sobre et élégant,
qui accentue la concentration du spectateur sur la sensation
olfactive. Le parfum, oeuvre achevée toujours en
devenir, fait alors, écho à l'action de
l'artiste et aux derniers mots prononcés par Bouddha
"L'impermanence est la loi universelle."
PARFUM
DE LA NUIT BLANCHE
Bertrand Lavier - Christine Nagel - Ceramiche Antonietta
Mazzotti, Faenza
Dans la lignée du mouvement du Nouveau Réalisme,
l'artiste Bertrand Lavier s'interroge sur l'action de
transformer des formes banales en formes artistiques.
Dès 1978, il met en place son vocabulaire plastique
avec des photographies et des objets simplement repeints
pour les superposer ensuite. Il redéfinit ainsi
la fonction de l'objet et vient perturber notre perception
de l'art et du réel à travers une série
d'installations mémorables : le frigidaire posé
sur un coffre-fort, le piano repeint, et la pièce
Panton sur Fager qui montre la célèbre chaise
Pantone installée sur un réfrigérateur.
Aujourd'hui, fidèle à son expression, l'artiste
tend à transformer le banal et l'usuel de son propre
outil en objet artistique. Il détourne une bombe
de peinture en atomiseur de parfum réalisé
en sublime faïence de Faenza et brouille les définitions.
La fragrance issue d'une collaboration avec le nez Christine
Nagel raconte la nuit blanche comme l'odeur du quotidien
de l'artiste et intervient comme une nouvelle accumulation
des sens.
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MAGIC
MUSHROOM
Sam Samore - Projet en cours
Fortement influencé par la culture cinématographique,
Sam Samore s'inspire également de la mythologie classique
et des comptes de fée. Au-delà d'être
un artiste visuel qui crée des narrations "peintes-photographiées
", il écrit des textes, poèmes, fables
fragmentaires creusant dans les profondeurs du conscient
et de l'inconscient. Du parfum, Sam Samore retient le sens
narratif qui, à l'image de son travail puise dans
le royaume du réel pour ensuite nous projeter dans
l'imaginaire. Il invente avec le parfumeur et ami Michel
Girard, une odeur psychotrope au pouvoir hallucinogène
sur la personne qui le sent. Hallucinations simplement suggestives,
puisqu'en réalité, rien d'illicite ne compose
la fragrance. Sur le contenant, inspiré des petits
bols ritualistes qu'emploient certaines tribus pour boire
leurs potions narcotiques, des mots sont gravés.
Leur lecture nécessite une concentration absolue
alors que l'éblouissement de la lumière sur
la surface transparente dérange et trouble la vue.
À l'instar du parfum, les mots deviennent hallucinatoires
et ouvrent un nouvel espace de participation active au public,
comme une narco-analyse. |
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Le Parcours
Le mot parcours implique l'idée de circulation et de
mouvement. À cette image, le Parcours Saint-Germain-des-Prés
tient à garder toute son énergie et sa mobilité
jusqu'au bout de sa réalisation. Il se laisse donc le
droit de réagir à de nouvelles inspirations et
à de nouveaux invités pour immerger le public
dans l'art contemporain
Cette année le Parcours a choisi de s'exprimer sur le
thème du parfum, c'est donc defaçon réfléchie
qu'il s'est appliqué à rendre les lieux plus intimes
pour se concentrer sur cette délectation du sensible.
L'intention relève de l'émotionnel, les artistes
visent moins à la représentation spectaculaire
qu'à l'évocation et à la suggestion. C'est
de l'impression ressentie dont il est question
CHEZ
LOUIS VUITTON :
PAE WHITE
Pae White est une artiste américaine qui vit et
travaille à Pasadena Californie et dont l'oeuvre
multiple s'inscrit tout à la fois dans le champ
des installations, des objets du graphisme et du design.
De ses projets graphiques, elle reprend dans ses sculptures,
l'aspect filigrane et le chromatisme. Chez Louis Vuitton,
Pae White installe un de ses célèbres mobiles
réalisés à partir de fines découpes
de papiers accrochés à des fils de coton.
Elle confectionne un réseau de couleurs dont les
vibrations optiques possèdent un caractère
poétique. La légèreté de cette
oeuvre nous renvoie à l'image d'infinies particules,
comme les gouttelettes d'un parfum qui sert d'ornement
à l'espace. Au final une réalisation sensuelle
et éphémère telle une fragrance.
CHEZ
CÉLINE :
NILS UDO
L'originalité de Nils-Udo est de mettre à
profit l'énergie vitale de la nature dans la réalisation
de l'oeuvre. La nature n'est plus le modèle mais
l'objet même de l'activité artistique. Si
son oeuvre photographique s'est imposée depuis
1972 internationalement, c'est sans doute parce qu'elle
s'enracine dans une quête commune à toutes
les sociétés humaines. L'Homme se cherche
dans la Nature et la Nature le renvoie à luimême.
Chez Céline, l'artiste présente ses photographies
de paysages dans lesquelles il procède, par simples
odifications, à la mise en rapport de couleurs
et d'éléments végétaux. Tel
un compositeur de parfum, Nils Udo intervient sur les
matériaux naturels qui deviennent alors des éléments
de compositions artistiques. Comme le nez, le plasticien
agit en tant que médiateur. Nous touchons là
une des constantes de toute démarche artistique
: La condition de la création est le fruit d'une
réflexion, d'un passage exclusif par l'intime.
Le rôle de l'oeuvre à l'image du parfum est
de nous faire partager une vision du monde, une façon
d'être au monde.
CHEZ MARITHÉE ET FRANÇOIS
GIRBAUD :
VINCENT BERGERAT
Fondateur en 1992 du magazine Citizen K, Vincent Bergerat
choisit de quitter son poste de rédacteur en chef
pour se concentrer sur son travail photographique. Il
fait sa première exposition en 2001 dans la galerie
Emmanuel Perrotin. À travers son travail, le jeune
citadin dévoile son appréhension de la nature.
Dans les bois et les champs, le photographe traque ses
formes et objets cadrés. Il utilise les éléments
de cette nature comme toile de fond sur laquelle il projette
des sentiments, son obsession romantique. Chez Marithé
et François Girbaud, il installe 3 visuels obscurs
de grottes végétales, comme les gorges d'une
nature chargée d'intrigue et d'ambiguïté.
Grâce à cet écho d'images, il crée
un passage vers le désir qu'il s'agit de traverser,
comme l'on traverse l'exposition. Pour nous accompagner,
des "odeurs" de campagne nous suggèrent
de regarder au-delà de la représentation.
Une oeuvre qui vient enrichir la réflexion de Vincent
Bergerat autour d'une nature intimement liée à
l'être humain.
CHEZ
SONIA RYKIEL :
JEAN-LUC VILMOUTH
Issu d'un groupe d'artistes JA-NA-PA (titre emprunté
à Antonin Artaud)
Jean-Luc Vilmouth débute en investissant des lieux
abandonnés et délabrés. Plus tard
il focalisera son travail sur l'objet et sa singularité.
Il se dit "l'ami des objets" et crée
des installations avec des ustensiles de la vie quotidienne
(marteaux, horloges, néons
) S'élaborent
ensuite des projets de "collaboration" avec
la nature, dont l'escalier en colimaçon autour
d'un palmier niçois en est une illustration.
Chez Sonia Rykiel, Jean-Luc Vilmouth s'approprie les vitrines
avec un texte né de sa rencontre avec un cèdre
du Japon vieux de 3000 ans. Dans ce dialogue l'artiste
questionne l'arbre sur sa longévité et sa
sensibilité au monde extérieur. Aux mots
s'ajoutent la représentationvisuelle de cette conversation
: une immense photographie mettant en scène l'étrange
rendez-vous. Cette installation fait écho au parfum
imaginé par Jean-Luc Vilmouth sur ce cèdre,
présenté simultanément à l'Ecole
Nationale Supérieure des Beaux-Arts.
AU CAFÉ DES DEUX MAGOTS :
NATHALIE FLORENCE
Professionnel de l'industrie du parfum, Frédéric
Walter a écrit Extraits de Parfums, la première
anthologie thématique abordant la place du parfum
dans la littérature, de Platon à Proust
et de Montaigne à Huysmans. Y sont évoqués
le statut de l'odeur et sa relation à l'humain,
entre souvenir, émotion et expression de la personnalité.
Que deviennent les parfums lorsqu'ils sont évoqués
par les mots ? Utiliser des mots pour décrire une
odeur est un défi d'autant plus
difficile que le langage n'est pas adapté pour
rendre compte des parfums. Pourtant ces artistes talentueux
ont su décrire l'invisible. Frédéric
Walter leur rend hommage, puisant dans son livre des citations
que Nathalie Florence (www.adsif.com) met en scène
sur les murs du Café Des Deux Magots. Les phrases
des plus grands écrivains dont le fantôme
de certains erre encore dans les lieux... "Son parfum
sentait le parfum, comme tous les parfums, mais chez elle
ça semblait presque une odeur naturelle".
Les Mandarins Simone De Beauvoir 1954.
CHEZ
NATURA : HUGUES DECOINTET
Après avoir travaillé en Afrique comme ingénieur
agronome, Hughes Decointet rentre à Paris pour
se consacrer à la peinture. S'adonnant à
son autre passion, la réalisation cinématographique,
il devient directeur artistique de nombreux films. "Dans
mon travail, j'ai toujours une démarche de cinéaste
: J'aime peindre avec à l'esprit la notion de montage,
un désir de morceler, de partir d'une image décomposée,
recomposée, réinterprétée
" Avec son installation intitulée Terre Verte
présentée chez Natura, il offre au public
un spectacle visuel, sonore et olfactif sur le texte éponyme
de Guido Piovene (à partir duquel Michelangelo
Antonioni avait imaginé Octobre 1940, un scénario
de film jamais réalisé). Sur grand écran
est projeté un film en panoramique qui montre l'Océan
jusqu'à l'horizon. Les sons qui accompagnent l'image
ne sont pas ceux de la mer mais ceux d'une nature verte,
bruissements de feuillage, chant des alouettes... Des
parfums terriens accompagnent ces bruits, 2 huiles essentielles
de chez Natura : Capilimaô et Copahiba. En voix-off
le texte de Guido Piovane. Durant les 10 minutes de la
projection et du récit, le public se trouve
plongé dans une confusion des sens.
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CHEZ
CHRISTIAN LACROIX :
DANIEL FIRMAN
Les oeuvres de Daniel Firman constituent un langage à
décrypter. Dans ce projet qu'il met en scène
chez Christian Lacroix, sa réflexion se base sur
le double sens du mot vanille. En effet, l'autre terme
'approchant de "par défaut" dans le jargon
informatique est vanilla, la vanille étant le parfum
de glace préféré des Américains.
Un programme informatique "parfum vanille" est
une version ordinaire de celui-ci. L'allusion par la vanille
de l'homogénéisation du goût est significative
de l'occident, de sa capacité à unir et
uniformiser les cultures par le langage. Ici, l'artiste
met l'accent sur cette observation et met en scène
un canapé reprenant les formes d'une molécule
de vanille. Daniel Firman veut-il contredire la définition
? Troubler les sensations ? Offrant à l'oeil la
possibilité de voire l'invisible, il transforme
l'ordinaire en extraordinaire pour finalement remettre
en question les sens et le sens.
CHEZ
ARTHUS BERTRAND :
KIMIKO YOSHIDA
Artiste Japonaise, Kimiko Yoshida vit et travaille en
France depuis 1995. Son oeuvre tourne essentiellement
autour de l'autoportrait donnant à l'artiste une
image entre apparition et disparition, vulnérabilité
et inaccessibilité. Ses Photographies se nourrissent
de fantasmes, de souvenirs, de rêves et de légendes.
Chez Arthus Bertrand, Kimiko Yoshida nous propose un voyage
des sens sur le thème du printemps au Japon pendant
la fête d'Ohanami (vision des fleurs), célébration
mythique qui suit chaque année l'éclosion
des fleurs de cerisier. Dans les vitrines, elle installe
2 autoportraits monochromes, rose et vert, en référence
à la fleur Japonaise. À l'intérieur,
le visiteur est enveloppé par son parfum Sakura
(fleur de cerisier) tandis qu'une pièce sonore
echoes of perfume prolonge la dimension immatérielle
de l'oeuvre. Participe également à cet enivrement
émotionnel, la célèbre pâtisserie
Toraya, au service de l'empereur du Japon depuis 5 siècles
qui, toujours sur le thème des fleurs de cerisier,
a confectionné des Wagashis (petits gâteaux
traditionnels). L'invitation à une cérémonie,
où l'artiste érotise à la fois la
vue, le goût, l'odorat, l'ouïe et le toucher
CHEZ
DIOR :
CLAUDE LÉVÊQUE
Claude Lévêque est un artiste qui depuis
20 ans ne cesse de se renouveler. "Il faut mettre
l'art où il est indispensable, c'est-à-dire
partout" affirme-t-il, "ce qui compte pour moi
ce sont les aspects relationnels et les vibrations d'un
lieu." Quand il commence en 1982, il travaille autour
de sa propre mémoire d'enfant en réactivant
des objets qui lui étaient liés, puis il
passe à des objets plus froids -comme des meubles
de collectivités- avant d'aller vers des éléments
de lumières qui déstabilisent, aveuglent,
éblouissent. Chez Christian Dior, il nous expose
4 fleurs en néon comme désincarnées.
Au minimalisme et à la grâce de leur forme
s'associe l'immatérialité de leur facture
tel un parfum visuel suggestif et évocateur.
CHEZ
ARMANI : SAM SAMORE
Toujours inspirée par le thème de la séduction,
l'oeuvre de Sam Samore a été fortement influencée
par la culture du cinéma expérimental. À
la fois metteur en scène, cadreur, narrateur, peintre
de "récits fragmentés ", il fait
ses tableaux numériques non pas dit-il pour "
établir un storyboard, non plus pour esquisser
un arrangement séquentiel mais plutôt pour
imprégner l'atmosphère" et interpréter
des émotions ressenties. Pour célébrer
l'extériorité des sens il représente
le corps détaché de l'esprit : des nez,
des lèvres, des oreilles, zones érogènes
agrandies comme pour maximaliser la sensation. De nouveau
présent chez Armani, Sam Samore, artiste du sensuel,
se devait de participer à ce parcours des sens
et du sensible. À cette occasion, il choisit de
nous montrer des visuels inédits intitulés
Belladona Vision étrange de la métamorphose
d'un oeil en fleur. Transformation d'un corps soumis à
la puissance d'un parfum. La fleur devient peau autour
de l'oeil. La contemplation hallucinatoire d'une poursuite
de la beauté. Le parfum, décrit comme la
transformation du Soi, fragmenté, sans délimitation,
sans identité, en perpétuelle mutation.
CHEZ DIPTYQUE : ANNABELLE
D'HUART
Artiste aux modes d'expressions variés, Annabelle
d'Huart manifeste son talent en créant, bijoux,
photos, peintures et sculptures. Elle étudie le
dessin à l'Ecole Camondo, l'histoire de l'art à
Florence, puis la photo à New York. S'engageant
dans un travail libre et personnel, Annabelle d'Huart
s'intéresse également à l'orfèvrerie
et aux bijoux réalisant des
collections pour Daum et pour le Musée des Arts
Décoratifs. Invitée chez Dyptique Annabelle
d'Huart tente d'interpréter ses souvenirs olfactifs
au travers de ses photographies Les Dentelles du Ciel.
"... happée par le bleu du ciel, retrouver
les feux de l'été. Ecouter, allongée
dans l'ombre, le bruissement léger des feuillages
dentelés par les morsures du soleil. Lever les
yeux vers la cime des arbres (les pins parasols du site
de Cerveti). S'étonner du réseau de branches
très fines délicatement entrelacées
dessinant un voile sur toute la surface qui s'offre à
ma vue : ce sont les dentelles du ciel". Une brindille
peut cacher un astre, la mémoire ne sélectionner
qu'une partie infime de ce qui se donne à voir.
La réalité objective de l'image est ici
traitée de telle façon qu'elle devient passerelle
vers un imaginaire subjectif.
PEGGY
HUYN KINH - DIANE THALHEIMER (RED
BERRY)
Pendentif boule filaire en argent massif qui s'ouvre pour
recevoir une pierre parfumée. Le concept du parfum
est de Diane Thalheimer : " Nous avons cherché
à composer un parfum Unique et Intemporel à
l'image de Peggy Huyn Kinh ; Alchimiste du luxe, son parfum
est un élixir chic et épuré, composé
des matières les plus nobles et rares tel son goût
pour la qualité et la perfection
"
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CHEZ
GÉRARD MULOT :
JEANNE SUSPLUGAS
Jeanne Susplugas met en place un langage artistique qui
questionne avec grâce et sensibilité notre
relation au monde. En se servant de la photographie et du
dessin, elle met en scène des poupées ou jouets
qui apparaissent sous des traits inquiétants, parfois
humoristiques, toujours intimes et surprenants. Elle joue
des changements d'échelles pour nous offrir l'éblouissement
esthétique d'un objet anodin ou familier. Dans son
installation chez le pâtissier chocolatier Gérard
Mulot elle s'approprie la matière du chocolat pour
faire sculpter par Gérard Mulot en personne, des
bouteilles de parfum, détournant le plaisir enfantin
en plaisir charnel. À travers cette série
de flacons en chocolat décorés par l'image
innocente d'un de ses dessins, Jeanne Susplugas traduit
ce passage du monde de l'enfance à celui de la découverte
du corps et de soi. Face au corps qui grandit, se transforme
et mue, l'artiste s'interroge sur la définition qu'en
fait le parfum. Peut-être un objet qui renferme l'âme
de la femme ? |
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