SAINT GERMAIN DES PRES COMITY OFFICIAL WEBSITE - SITE OFFICIEL DU COMITE SAINT GERMAIN DES PRES
 

 


 

 

 

 

 
30 Mai au 20 Juin
9 au 21 Mai 2006
à venir !

Le mot du Président

"Le comité Saint Germain des Prés a pour objet de sauvegarder et de promouvoir les traditions multiples, en particulier culturelles, qui ont fait le prestige de ce quartier, tant au plan national qu'international. Il ne s'agit ni d'un groupement de défense, ni d'une association à caractère corporatiste, encore moins d'une entreprise nostalgique ou passéiste."

Jacques MATHIVAT
Président du Comité Saint Germain des Prés

 
 
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PARCOURS SAINT GERMAIN

 

4ème édition du parcours Saint-Germain-des-Près
Du 30 mai au 20 juin 2006

 

Depuis toujours le Parcours Saint-Germain-des-Prés s'est attaché à transformer les lieux mythiques du quartier à travers une production exclusive d'oeuvres d'artistes.

Aujourd'hui, prenant le parti pris d'exprimer tout l'univers du parfum, il nous entraîne vers des expériences sensorielles à la frontière du réel et de l'imaginaire. Ainsi, chaque artiste, dans chacun des lieux choisis, nous emmène sur le sillage de son fantasme olfactif pour une promenade jubilatoire dans les rues de Saint-Germain-des-Prés. Le café de Flore devient flacon, la pâtisserie Mulot, une parfumerie gourmande… Le promeneur déambule sur un chemin balisé dans tous les endroits cultes qui offrent leurs espaces aux plasticiens et à l'insensé de leur inspiration. Si le parfum procure des plaisirs immédiats, sa création demande du temps et de la technicité, c'est donc à l'initiative d'Anne-Pierre d'Albis, commissaire d'exposition depuis les débuts du Parcours Saint-Germain, que 13 artistes ont eu l'opportunité de travailler à l'élaboration "d'un jus" avec les parfumeurs-créateurs, les Nez, de la société Quest International. Au-delà de cette association entre compositeurs d'odeur et plasticiens, la représentation esthétique et visuelle de tout cet imaginaire subjectif, prend forme. Les maisons les plus prestigieuses dans l'art du flaconnage telles que Baccarat, Faenza, Lalique, la Fondation d'entreprise Bernardaud, la Manufacture Nationale de Sèvres, participent à l'élaboration de "flacons" enveloppant l'idée du parfum. Soudain le transparent paraît, les sens s'unissent, plongeant le visiteur dans un spectacle odorant présenté dans la Chapelle de l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Belle ou laide qu'importe! L'essence raconte une intention artistique, comme cette odeur de larmes imaginée par Louise Turner pour Jean-Michel Othoniel ou encore ce parfum de lumière élaboré par Gilles Romey à partir d'une idée de Christian Biecher… Alors que l'odeur surgit de la rencontre de quelques molécules, c'est à la croisée de tous ces talents réunis que l'on voit apparaître des émotions neuves entre sensations et perceptions. Le maître mot de cette manifestation : sentir et ressentir.

 

Chapelle de l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts
Exposition inédite sous forme de Parcours olfactif

PARFUM EIGHTBALL
Stéphane Calais - Sébastien Lienhart
Depuis longtemps l'artiste Stéphane Calais s'interroge sur le jeu d'appropriation d'une culture par rapport à une autre et à l'interprétation qu'en fait l'histoire de l'art. C'est donc à la lumière de cette démarche qu'il pense son parfum, préférant créer l'objet avant d'en définir l'essence. Il réunit tête-bêche deux encensoirs de forme traditionnelle chinoise à la facture industrielle pour y apposer un motif floral en forme de 8 et soumettre ainsi l'hybride "flacon" à l'imaginaire de son parfumeur Sébastien Lienhart pour qui chaque instant se doit d'être une source d'inspiration. Le résultat, un malin mélange de sacré et de pacotille pour un exotisme de seconde main drainé çà et là au détour d'un marché de rue populaire. Le parfum est un langage qui s'imprègne de la culture de celui qui le sent, Stéphane Calais choisit d'en rejouer les donnes avec Eightball qui est aussi la dernière boule noire du billard… celle qui reste
.

 


PARFUM DE LA LUMIÈRE

Christian Biecher - Gilles Romey - Ceramiche Antonietta Mazzotti, Faenza
Architecte designer, Christian Biecher s'interroge sur l'aspect mémorable du parfum et conçoit la mémoire comme une forme de lumière qui éclaire notre vie. Profitant de cet exercice pour passer du matériel à l'immatériel, il soumet tout le ressenti au souvenir d'une lumière à la sensibilité du parfumeur Gilles Romey, dont l'essentiel du travail se résume à établir un pont entre l'émotion et l'instinct. C'est alors que nourrie d'exemples concrets et figuratifs, l'odeur reste pourtant abstraite et légère comme une émotion à la tombée du jour. Cependant
manipulateur d'espaces et de matières, Christian Biecher a choisi d'encapsuler l'odeur et la lumière à l'intérieur de deux demi-sphères en faïence de Faenza pour créer un diffuseur hors du commun qui ne fait lui, aucune référence à la mémoire. Ainsi, il transporte le parfum vers le futur.

 

 

PARFUM SYN
Patrick Jouin - Christel Bergoin - société Matérialise
Patrick Jouin est un designer qui s'attache à créer des objets simples aux formes lisibles et arrondies, pour mettre en avant l'expression de leur fonctionnalité. Pour lui le but du parfum et de l'objet est synthétique, c'est donc à partir de ce constat qu'il veut élaborer l'essence et son apparence. Utilisant un procédé unique au monde, il transforme via la société belge Matérialise, une ébauche sous forme de fichier virtuel pour créer un objet tridimensionnel, sur lequel la main de l'homme
n'intervient jamais. Patrick Jouin étend cette conception au brief del'odeur avec le parfumeur Christel Bergoin à qui il demande de construire un parfum, qui utilise seulement des molécules de synthèses pour ainsi obtenir une eau pleine de facettes, sans repères, difficile à identifier. Pourtant, le résultat de ce travail montre en fait, qu'à travers ces deux techniques, que ce soit sur la forme ou le parfum, on retrouve
des choses très végétales, très proche de l'esthétique et des odeurs de la nature. Comme la conséquence inévitable du retour au naturel et à tout son imaginaire.

PARFUM DE LARME
Jean-Michel Othoniel - Louise Turner - Baccarat
Parfum de Larme est un projet qui fait suite aux nombreuses oeuvres de Jean-Michel Othoniel sur le thème des larmes telle sa grande installation Lagrimas présentée à la fondation Cartier en 2003 ou encore la série Bottles of tears exposée à Bâle en 2004. Des oeuvres qui mettent en scène des récipients remplis de larmes où flottent des objets évoquant
le monde passionné de l'artiste. C'est donc sur ce thème que l'artiste a entraîné son parfumeur, Louise Turner. Une jeune Anglaise qui apprécie justement dans le parfum cette absence de limite qui nous fait passer aisément du rationnel à l'irrationnel. Ensemble ils élaborent un parfum organique, abstrait et fluide qui fait appel au souvenir de l'intime et que l'artiste stigmatise en une larme unique capturée dans un bloc de cristal Baccarat. Cette petite sculpture éditée en trois exemplaires d'exceptions s'inspire également des bains d'yeux, ces petits verres destinés à laver les yeux dont Jean-Michel Othoniel possède une collection de plus de 400 versions. Prisonnière du cristal dans sa forme la plus pure, la larme trouve ici toute sa dimension abstraite de par sa limpidité et son essence. C'est une larme sacralisée que chacun peut investir de ses joies et de ses peines comme un souvenir que l'on porte avec fierté.


PARFUM ENTRE CHIEN ET LOUP

Olivier Chabaud et Laurent Lévèque - Alexandra Kosinski, Fondation d'entreprise Bernardaud
Les objets créés par Olivier Chabaud et Laurent Lévèque se veulent discrets, leurs formes épurées, sensibles et évidentes. Le regard glisse puis perçoit au-delà de l'harmonie comme une incandescence, une énergie contenue. De leur formation d'architecte découle cette importance accordée à la lumière. Pour ces deux designers, la collaboration avec l'audacieuse fondation Bernardaud leur a permis de travailler
cette diffraction d'ondes lumineuses sur une surface de biscuit en porcelaine non émaillée, délicate et translucide telle une peau sensible. Leur conception s'applique à recréer un instant de fin de nuit blanche, entre chien et loup, quand les sensations se perdent, la vision se trouble, les odeurs se dédoublent. Le parfum ainsi élaboré avec l'aide du parfumeur Alexandra Kosinski se compose autour de ce moment frais, légèrement âpre, un souvenir de ville qui s'éveille, le goût minéral du pavé mouillé. Pas de flacon, juste un volume imprégné de la fragrance évaporée, un moirage de porcelaine qui ne se fige pas afin de laisser l'oeil errer au hasard d'effets cinétiques et hallucinatoires.


PARFUM DE SCOTCH LAPHROIAG

Pae White - Frédérique Lecoeur - Fondation d'entreprise Bernardaud
Dans son travail, l'artiste américaine Pae White, pose la question de l'espace et de sa perception au travers de sculptures spatiales. Elle fait également références aux effets de surface, réelles et illusoires pour tromper les sens. Par exemple, dans son installation Metafoil, l'oeil reconnaît le relief d'une feuille d'aluminium froissé, tandis que l'oeuvre reste lisse. C'est donc sur le thème du tactile et de l'illusoire, qu'elle s'applique à évoquer l'instant d'un couple et de sa rencontre. Réalisé par la fondation Bernardaud, Pae White intervient sur un très beau flacon de porcelaine en apposant l'empreinte fine, douce et peu profonde d'une main de femme et celle, plus forte, grande et virile d'une main d'homme. De cette narration à travers l'objet, fait écho un parfum de Scotch Laphroig composé par le parfumeur Frédérique Lecoeur. Comme l'illusion de plus, à cette rencontre fictive, l'odorat agit tel une image supplémentaire. Derrière tous ces indices, l'artiste semble vouloir laisser le spectateur imaginer. Il devient le détective de ses propres fantasmes.

 

PARFUM DE VOITURE NEUVE, VOITURE A9
Leandro Erlich - Pierre Nuyens - Ceramiche Antonietta Mazzotti, Faenza
Depuis 1995 Leandro Erlich réalise des projets qui mettent en abyme notre sens de la perception par l'intermédiaire d'environnements issus de notre réalité quotidienne : Ascensor (1995), La Pileta (1998), Tourism (2000)… Fidèle à cette notion de réelle apparence ou de réalité apparente, l'artiste s'intéresse ici au suggestif du parfum et se sert de l'odeur pour provoquer une expérience paradoxale. À partir de la voiture neuve, il conduit le parfumeur Pierre Nuyens sur des notes de plastiques et cuirs de luxes pour décrire cet instant jubilatoire où l'on prend possession d'un objet neuf. L'esprit ainsi euphorisé, l'olfactif se confronte au visuel : deux voitures miniatures, de marque et d'aspect
populaire, réalisées en faïence de Faenza qui s'emboîtent comme des reflets croisés. À l'ostentatoire de l'odeur vient contredire le choix d'un véhicule commun. Le spectateur est alors invité à douter de tous ses sens.

 


PARFUM ODORE DI FEMMINA
Johan Creten - Françoise Caron - Manufacture Nationale de Sèvres
À travers le buste Odore di Femina, réalisé en biscuit pastillé en pâte nouvelle par la Manufacture Nationale de Sèvres, Johan Creten poursuit une série inaugurée en 1986 dont le titre fait référence au Don Giovanni de Mozart. À ce torse féminin, grandeur nature couvert de pétales rosacés, fragiles, acérés où fusionnent le végétal et l'humain, seul manquait une odeur. Cette "Odore di Femmina" que décrit Don Giovanni et que l'artiste détermine comme le terrible appât de la femme qui soumet l'homme à sa grande vulnérabilité. C'est donc dans l'ivresse de cet imaginaire lyrique que Johan Creten plonge Françoise aron,
une femme parfumeur passionnée par les compositions transparentes. Ensemble, ils racontent une féminité tabou dont l'odeur métallique du sang agit comme une arme irrésistible et transcendante. Un élixir de vie et de mort.

 


PARFUM ENTRE TOI ET MOI
Jean-Luc Vilmouth - Jean-Pascal Osmont - Lalique
Pour Jean-Luc Vilmouth, la nature fait partie intégrante de son expression artistique. Comme une réconciliation avec l'essentiel, son travail laisse entrevoir une possible collaboration avec la nature. D'une rencontre avec un cèdre Yaku de 3000 ans, situé sur une île de
la région Yakushima au sud du Japon, il imagine un dialogue entre l'arbre et lui. À travers cet entretien, l'artiste donne la parole au cèdre et s'interroge sur le savoir de cette trace vivante de notre histoire. À cette présence correspond une odeur, qu'il définit avec le parfumeur
Jean-Paul Osmont, comme l'essence d'une sagesse, d'un microcosme, empreint d'humidité, de racines et d'insectes. Mis à nu dans toute la transparence d'un flacon Lalique, le jus porte la connaissance comme il porte un morceau du bois d'origine avec une légèreté complice. De l'ancien au nouveau, du libre à l'enraciné, du constant à l'éphémère,
de l'homme à la nature, Jean-Luc Vilmouth traduit ici le parfum de toutes les rencontres, de tous les échanges.

 

 

BURNING DESIRE
Robert Stadler - Calice Becker - Fondation d'entreprise Bernardaud
Aux frontières de l'art et du design, Robert Stadler, co-fondateur des Radi Designers, curieux de se réapproprier un espace de recherche libre et personnel, décide en 2000 de développer son travail en solo, en parallèle à son activité au sein du groupe. Il interroge le statut de
l'objet, oeuvre ou produit, ainsi que la limite entre préciosité et modicité, sérieux et absurde. Aujourd'hui à travers ce projet, Robert Stadler tente de construire une véritable narration entre l'objet et l'odeur. Il imagine une moulure en porcelaine non émaillée, fabriquée par la fondation Bernardaud pour diffuser l'odeur. À chaque fragrance
correspond une image, ici Robert Stadler choisit de détruire l'habitacle avec l'odeur d'un intérieur brûlé qu'il réalise grâce au talent duparfumeur Calice Becker. La moulure en porcelaine devient un écrin dans lequel sont cachées des granules, parfumables au gré de ses envies. Une expérience olfactive réaliste, qui tend à prouver comment
les sens nous donnent la connaissance du monde extérieur.

 

 

PARFUM DE SAKURA
Kimiko Yoshida - Jacques Huclier - maître verrier
Artiste japonaise, Kimiko Yoshida vit en France, mais imagine d'où elle vient. Son travail axé sur l'autoportrait, fixe l'image d'une quête infinie d'identité. Mariée un jour, Geisha un autre… elle se cherche, sans jamais vraiment être celle qu'elle montre. Sur ce thème de l'odeur, qui
correspond aux significations d'évanescence et d'intégralité, de dispersion et de révélation auquelles elle associe son art, Kimiko Yoshida propose une narration autour de la fleur de cerisier (Sakura), l'emblème de l'empereur du Japon. Au côté du parfumeur Jacques Huclier, qui aime les notes sensuelles, elle tente d'exprimer la fragrance insaisissable du printemps de Tokyo.
Elle choisit un flacon, sobre et élégant, qui accentue la concentration du spectateur sur la sensation olfactive. Le parfum, oeuvre achevée toujours en devenir, fait alors, écho à l'action de l'artiste et aux derniers mots prononcés par Bouddha "L'impermanence est la loi universelle."

 

PARFUM DE LA NUIT BLANCHE
Bertrand Lavier - Christine Nagel - Ceramiche Antonietta Mazzotti, Faenza
Dans la lignée du mouvement du Nouveau Réalisme, l'artiste Bertrand Lavier s'interroge sur l'action de transformer des formes banales en formes artistiques. Dès 1978, il met en place son vocabulaire plastique
avec des photographies et des objets simplement repeints pour les superposer ensuite. Il redéfinit ainsi la fonction de l'objet et vient perturber notre perception de l'art et du réel à travers une série d'installations mémorables : le frigidaire posé sur un coffre-fort, le piano repeint, et la pièce Panton sur Fager qui montre la célèbre chaise
Pantone installée sur un réfrigérateur. Aujourd'hui, fidèle à son expression, l'artiste tend à transformer le banal et l'usuel de son propre outil en objet artistique. Il détourne une bombe de peinture en atomiseur de parfum réalisé en sublime faïence de Faenza et brouille les définitions. La fragrance issue d'une collaboration avec le nez Christine
Nagel raconte la nuit blanche comme l'odeur du quotidien de l'artiste et intervient comme une nouvelle accumulation des sens.

MAGIC MUSHROOM
Sam Samore - Projet en cours
Fortement influencé par la culture cinématographique, Sam Samore s'inspire également de la mythologie classique et des comptes de fée. Au-delà d'être un artiste visuel qui crée des narrations "peintes-photographiées ", il écrit des textes, poèmes, fables fragmentaires creusant dans les profondeurs du conscient et de l'inconscient. Du parfum, Sam Samore retient le sens narratif qui, à l'image de son travail puise dans le royaume du réel pour ensuite nous projeter dans l'imaginaire. Il invente avec le parfumeur et ami Michel Girard, une odeur psychotrope au pouvoir hallucinogène sur la personne qui le sent. Hallucinations simplement suggestives, puisqu'en réalité, rien d'illicite ne compose la fragrance. Sur le contenant, inspiré des petits bols ritualistes qu'emploient certaines tribus pour boire leurs potions narcotiques, des mots sont gravés. Leur lecture nécessite une concentration absolue alors que l'éblouissement de la lumière sur la surface transparente dérange et trouble la vue. À l'instar du parfum, les mots deviennent hallucinatoires et ouvrent un nouvel espace de participation active au public, comme une narco-analyse.
   

 

Le Parcours


Le mot parcours implique l'idée de circulation et de mouvement. À cette image, le Parcours Saint-Germain-des-Prés tient à garder toute son énergie et sa mobilité jusqu'au bout de sa réalisation. Il se laisse donc le droit de réagir à de nouvelles inspirations et à de nouveaux invités pour immerger le public dans l'art contemporain…
Cette année le Parcours a choisi de s'exprimer sur le thème du parfum, c'est donc defaçon réfléchie qu'il s'est appliqué à rendre les lieux plus intimes pour se concentrer sur cette délectation du sensible. L'intention relève de l'émotionnel, les artistes visent moins à la représentation spectaculaire qu'à l'évocation et à la suggestion. C'est de l'impression ressentie dont il est question…

CHEZ LOUIS VUITTON : PAE WHITE
Pae White est une artiste américaine qui vit et travaille à Pasadena Californie et dont l'oeuvre multiple s'inscrit tout à la fois dans le champ des installations, des objets du graphisme et du design. De ses projets graphiques, elle reprend dans ses sculptures, l'aspect filigrane et le chromatisme. Chez Louis Vuitton, Pae White installe un de ses célèbres mobiles réalisés à partir de fines découpes de papiers accrochés à des fils de coton. Elle confectionne un réseau de couleurs dont les vibrations optiques possèdent un caractère poétique. La légèreté de cette oeuvre nous renvoie à l'image d'infinies particules, comme les gouttelettes d'un parfum qui sert d'ornement à l'espace. Au final une réalisation sensuelle et éphémère telle une fragrance.

CHEZ CÉLINE : NILS UDO
L'originalité de Nils-Udo est de mettre à profit l'énergie vitale de la nature dans la réalisation de l'oeuvre. La nature n'est plus le modèle mais l'objet même de l'activité artistique. Si son oeuvre photographique s'est imposée depuis 1972 internationalement, c'est sans doute parce qu'elle s'enracine dans une quête commune à toutes les sociétés humaines. L'Homme se cherche dans la Nature et la Nature le renvoie à luimême. Chez Céline, l'artiste présente ses photographies de paysages dans lesquelles il procède, par simples odifications, à la mise en rapport de couleurs et d'éléments végétaux. Tel un compositeur de parfum, Nils Udo intervient sur les matériaux naturels qui deviennent alors des éléments de compositions artistiques. Comme le nez, le plasticien agit en tant que médiateur. Nous touchons là une des constantes de toute démarche artistique : La condition de la création est le fruit d'une réflexion, d'un passage exclusif par l'intime. Le rôle de l'oeuvre à l'image du parfum est de nous faire partager une vision du monde, une façon d'être au monde.


CHEZ MARITHÉE ET FRANÇOIS GIRBAUD :
VINCENT BERGERAT
Fondateur en 1992 du magazine Citizen K, Vincent Bergerat choisit de quitter son poste de rédacteur en chef pour se concentrer sur son travail photographique. Il fait sa première exposition en 2001 dans la galerie Emmanuel Perrotin. À travers son travail, le jeune citadin dévoile son appréhension de la nature. Dans les bois et les champs, le photographe traque ses formes et objets cadrés. Il utilise les éléments de cette nature comme toile de fond sur laquelle il projette des sentiments, son obsession romantique. Chez Marithé et François Girbaud, il installe 3 visuels obscurs de grottes végétales, comme les gorges d'une nature chargée d'intrigue et d'ambiguïté. Grâce à cet écho d'images, il crée un passage vers le désir qu'il s'agit de traverser, comme l'on traverse l'exposition. Pour nous accompagner, des "odeurs" de campagne nous suggèrent de regarder au-delà de la représentation. Une oeuvre qui vient enrichir la réflexion de Vincent Bergerat autour d'une nature intimement liée à l'être humain.

CHEZ SONIA RYKIEL : JEAN-LUC VILMOUTH
Issu d'un groupe d'artistes JA-NA-PA (titre emprunté à Antonin Artaud)
Jean-Luc Vilmouth débute en investissant des lieux abandonnés et délabrés. Plus tard il focalisera son travail sur l'objet et sa singularité. Il se dit "l'ami des objets" et crée des installations avec des ustensiles de la vie quotidienne (marteaux, horloges, néons… ) S'élaborent ensuite des projets de "collaboration" avec la nature, dont l'escalier en colimaçon autour d'un palmier niçois en est une illustration.
Chez Sonia Rykiel, Jean-Luc Vilmouth s'approprie les vitrines avec un texte né de sa rencontre avec un cèdre du Japon vieux de 3000 ans. Dans ce dialogue l'artiste questionne l'arbre sur sa longévité et sa sensibilité au monde extérieur. Aux mots s'ajoutent la représentationvisuelle de cette conversation : une immense photographie mettant en scène l'étrange rendez-vous. Cette installation fait écho au parfum imaginé par Jean-Luc Vilmouth sur ce cèdre, présenté simultanément à l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts.


AU CAFÉ DES DEUX MAGOTS : NATHALIE FLORENCE
Professionnel de l'industrie du parfum, Frédéric Walter a écrit Extraits de Parfums, la première anthologie thématique abordant la place du parfum dans la littérature, de Platon à Proust et de Montaigne à Huysmans. Y sont évoqués le statut de l'odeur et sa relation à l'humain, entre souvenir, émotion et expression de la personnalité. Que deviennent les parfums lorsqu'ils sont évoqués par les mots ? Utiliser des mots pour décrire une odeur est un défi d'autant plus
difficile que le langage n'est pas adapté pour rendre compte des parfums. Pourtant ces artistes talentueux ont su décrire l'invisible. Frédéric Walter leur rend hommage, puisant dans son livre des citations que Nathalie Florence (www.adsif.com) met en scène sur les murs du Café Des Deux Magots. Les phrases des plus grands écrivains dont le fantôme de certains erre encore dans les lieux... "Son parfum sentait le parfum, comme tous les parfums, mais chez elle ça semblait presque une odeur naturelle".
Les Mandarins Simone De Beauvoir 1954.

CHEZ NATURA : HUGUES DECOINTET
Après avoir travaillé en Afrique comme ingénieur agronome, Hughes Decointet rentre à Paris pour se consacrer à la peinture. S'adonnant à son autre passion, la réalisation cinématographique, il devient directeur artistique de nombreux films. "Dans mon travail, j'ai toujours une démarche de cinéaste : J'aime peindre avec à l'esprit la notion de montage, un désir de morceler, de partir d'une image décomposée, recomposée, réinterprétée… " Avec son installation intitulée Terre Verte présentée chez Natura, il offre au public un spectacle visuel, sonore et olfactif sur le texte éponyme de Guido Piovene (à partir duquel Michelangelo Antonioni avait imaginé Octobre 1940, un scénario de film jamais réalisé). Sur grand écran est projeté un film en panoramique qui montre l'Océan jusqu'à l'horizon. Les sons qui accompagnent l'image ne sont pas ceux de la mer mais ceux d'une nature verte, bruissements de feuillage, chant des alouettes... Des parfums terriens accompagnent ces bruits, 2 huiles essentielles de chez Natura : Capilimaô et Copahiba. En voix-off le texte de Guido Piovane. Durant les 10 minutes de la projection et du récit, le public se trouve
plongé dans une confusion des sens.

 

CHEZ CHRISTIAN LACROIX : DANIEL FIRMAN
Les oeuvres de Daniel Firman constituent un langage à décrypter. Dans ce projet qu'il met en scène chez Christian Lacroix, sa réflexion se base sur le double sens du mot vanille. En effet, l'autre terme 'approchant de "par défaut" dans le jargon informatique est vanilla, la vanille étant le parfum de glace préféré des Américains. Un programme informatique "parfum vanille" est une version ordinaire de celui-ci. L'allusion par la vanille de l'homogénéisation du goût est significative de l'occident, de sa capacité à unir et uniformiser les cultures par le langage. Ici, l'artiste met l'accent sur cette observation et met en scène un canapé reprenant les formes d'une molécule de vanille. Daniel Firman veut-il contredire la définition ? Troubler les sensations ? Offrant à l'oeil la possibilité de voire l'invisible, il transforme l'ordinaire en extraordinaire pour finalement remettre en question les sens et le sens.

 

CHEZ ARTHUS BERTRAND : KIMIKO YOSHIDA
Artiste Japonaise, Kimiko Yoshida vit et travaille en France depuis 1995. Son oeuvre tourne essentiellement autour de l'autoportrait donnant à l'artiste une image entre apparition et disparition, vulnérabilité et inaccessibilité. Ses Photographies se nourrissent de fantasmes, de souvenirs, de rêves et de légendes. Chez Arthus Bertrand, Kimiko Yoshida nous propose un voyage des sens sur le thème du printemps au Japon pendant la fête d'Ohanami (vision des fleurs), célébration mythique qui suit chaque année l'éclosion des fleurs de cerisier. Dans les vitrines, elle installe 2 autoportraits monochromes, rose et vert, en référence à la fleur Japonaise. À l'intérieur, le visiteur est enveloppé par son parfum Sakura (fleur de cerisier) tandis qu'une pièce sonore echoes of perfume prolonge la dimension immatérielle de l'oeuvre. Participe également à cet enivrement émotionnel, la célèbre pâtisserie Toraya, au service de l'empereur du Japon depuis 5 siècles qui, toujours sur le thème des fleurs de cerisier, a confectionné des Wagashis (petits gâteaux traditionnels). L'invitation à une cérémonie, où l'artiste érotise à la fois la vue, le goût, l'odorat, l'ouïe et le toucher…

 

CHEZ DIOR : CLAUDE LÉVÊQUE
Claude Lévêque est un artiste qui depuis 20 ans ne cesse de se renouveler. "Il faut mettre l'art où il est indispensable, c'est-à-dire partout" affirme-t-il, "ce qui compte pour moi ce sont les aspects relationnels et les vibrations d'un lieu." Quand il commence en 1982, il travaille autour de sa propre mémoire d'enfant en réactivant des objets qui lui étaient liés, puis il passe à des objets plus froids -comme des meubles de collectivités- avant d'aller vers des éléments de lumières qui déstabilisent, aveuglent, éblouissent. Chez Christian Dior, il nous expose 4 fleurs en néon comme désincarnées. Au minimalisme et à la grâce de leur forme s'associe l'immatérialité de leur facture tel un parfum visuel suggestif et évocateur.

CHEZ ARMANI : SAM SAMORE
Toujours inspirée par le thème de la séduction, l'oeuvre de Sam Samore a été fortement influencée par la culture du cinéma expérimental. À la fois metteur en scène, cadreur, narrateur, peintre de "récits fragmentés ", il fait ses tableaux numériques non pas dit-il pour " établir un storyboard, non plus pour esquisser un arrangement séquentiel mais plutôt pour imprégner l'atmosphère" et interpréter des émotions ressenties. Pour célébrer l'extériorité des sens il représente le corps détaché de l'esprit : des nez, des lèvres, des oreilles, zones érogènes agrandies comme pour maximaliser la sensation. De nouveau présent chez Armani, Sam Samore, artiste du sensuel, se devait de participer à ce parcours des sens et du sensible. À cette occasion, il choisit de nous montrer des visuels inédits intitulés Belladona Vision étrange de la métamorphose d'un oeil en fleur. Transformation d'un corps soumis à la puissance d'un parfum. La fleur devient peau autour de l'oeil. La contemplation hallucinatoire d'une poursuite de la beauté. Le parfum, décrit comme la transformation du Soi, fragmenté, sans délimitation, sans identité, en perpétuelle mutation.


CHEZ DIPTYQUE : ANNABELLE D'HUART
Artiste aux modes d'expressions variés, Annabelle d'Huart manifeste son talent en créant, bijoux, photos, peintures et sculptures. Elle étudie le dessin à l'Ecole Camondo, l'histoire de l'art à Florence, puis la photo à New York. S'engageant dans un travail libre et personnel, Annabelle d'Huart s'intéresse également à l'orfèvrerie et aux bijoux réalisant des
collections pour Daum et pour le Musée des Arts Décoratifs. Invitée chez Dyptique Annabelle d'Huart tente d'interpréter ses souvenirs olfactifs au travers de ses photographies Les Dentelles du Ciel. "... happée par le bleu du ciel, retrouver les feux de l'été. Ecouter, allongée dans l'ombre, le bruissement léger des feuillages dentelés par les morsures du soleil. Lever les yeux vers la cime des arbres (les pins parasols du site de Cerveti). S'étonner du réseau de branches très fines délicatement entrelacées dessinant un voile sur toute la surface qui s'offre à ma vue : ce sont les dentelles du ciel". Une brindille peut cacher un astre, la mémoire ne sélectionner qu'une partie infime de ce qui se donne à voir. La réalité objective de l'image est ici traitée de telle façon qu'elle devient passerelle vers un imaginaire subjectif.

PEGGY HUYN KINH - DIANE THALHEIMER (RED
BERRY)

Pendentif boule filaire en argent massif qui s'ouvre pour recevoir une pierre parfumée. Le concept du parfum est de Diane Thalheimer : " Nous avons cherché à composer un parfum Unique et Intemporel à l'image de Peggy Huyn Kinh ; Alchimiste du luxe, son parfum est un élixir chic et épuré, composé des matières les plus nobles et rares tel son goût pour la qualité et la perfection… "

CHEZ GÉRARD MULOT : JEANNE SUSPLUGAS
Jeanne Susplugas met en place un langage artistique qui questionne avec grâce et sensibilité notre relation au monde. En se servant de la photographie et du dessin, elle met en scène des poupées ou jouets qui apparaissent sous des traits inquiétants, parfois humoristiques, toujours intimes et surprenants. Elle joue des changements d'échelles pour nous offrir l'éblouissement esthétique d'un objet anodin ou familier. Dans son installation chez le pâtissier chocolatier Gérard Mulot elle s'approprie la matière du chocolat pour faire sculpter par Gérard Mulot en personne, des bouteilles de parfum, détournant le plaisir enfantin en plaisir charnel. À travers cette série de flacons en chocolat décorés par l'image innocente d'un de ses dessins, Jeanne Susplugas traduit ce passage du monde de l'enfance à celui de la découverte du corps et de soi. Face au corps qui grandit, se transforme et mue, l'artiste s'interroge sur la définition qu'en fait le parfum. Peut-être un objet qui renferme l'âme de la femme ?
   

 


COMITE SAINT GERMAIN DES PRES©
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